Tribune mars 2013
Réforme des rythmes scolaires
Depuis quelques semaines se sont ouvertes des discussions sur la réforme des rythmes scolaires pour la rentrée 2013.
En septembre 2008, le ministre X.Darcos annonçait la suppression de la classe le samedi matin sans concertation. Pourtant les expériences des semaines de quatre jours n’étaient pas concluantes !
Depuis mai 2012, le nouveau ministre V.Peillon a entamé une réflexion sur la refondation de l’Ecole. De celle-ci, a émergé la décision de modifier la semaine scolaire.
En effet, les comparaisons entre les autres systèmes éducatifs européens font apparaître une exception française : les écoliers français sont parmi ceux qui ont le plus d’heures d’enseignement dans la journée et le nombre le plus faible de jours d’école (144 contre 187 en moyenne). Les chronobiologistes, spécialistes du rythme biologique, ont depuis longtemps, alerté sur ces questions et sur l’impact sur la vie des élèves. Selon eux, ces rythmes inadaptés sont préjudiciables au bon développement des enfants et à leur évolution scolaire :échec, fatigue..
De ces constats, le projet de réaménagement des horaires, et de la durée de la journée scolaire va dans l’intérêt de l’enfant. Il a toute sa raison d’être et trouve notre entier soutien.
Par contre, la mise en place nous interpelle :
Le Directeur des services de l’Education Nationale a donné un emploi du temps précis : lundi, mardi, jeudi, vendredi 8h30 à 11h30 et 13h30 à 15h45 mercredi 8h30 à 11h30 ou le samedi matin avec dérogation. Il est demandé aux mairies d’organiser des activités périscolaires pour les élèves de 15h45 jusqu’à 16h30.
Cette réforme qui engage les collectivités locales, oblige les communes à mettre en place une logistique complexe, sans avoir été expérimentée et sans que son coût ait été évalué. De plus, il est demandé une réponse fin mars, amenant à traiter dans la précipitation un sujet qui mérite une réflexion approfondie et élargie.
Pour Pavilly, cette organisation nécessiterait de disposer d’une cinquantaine d’animateurs pour les vingt quatre classes (le taux d’encadrement pour les animateurs étant différent de l’effectif classe). La possibilité est offerte d’allonger la pause du midi avec mise en place d’activités. Se pose également la disponibilité de locaux. Un service de cantine le mercredi midi est également évoqué.
Le coût estimé par la mairie sans aucun document à l’appui, se situe entre 100 000 et 150 000 euros pour une année. Une aide financière de l’Etat est annoncée pour les communes qui entrent dans le système en septembre 2013. Celle-ci s’élèverait à 90 euros par élève. A la rentrée 2015 ces dotations n’existeront plus. A l‘heure des restrictions de dotations budgétaires cet engagement pèsera-t-il à terme sur la fiscalité locale ?
Le groupe Pavilly Demain favorable au projet sur le fond, a voté pour le report en 2014 pour laisser le temps de la préparation. Pour respecter l’intérêt de l’enfant, il convient de mener un travail de concertation auprès des différents partenaires, école, familles et mairie, d’envisager toutes les possibilités pour préparer sereinement la rentrée 2014.
C’est maintenant tout un travail de réflexion et d’échanges que doit mettre en place la commission scolaire, à laquelle nous participerons activement. Il faudra pour cela que nous soient communiqués les éléments nous permettant d’être constructifs : ressources humaines, locaux disponibles..La commission devra présenter le meilleur projet au conseil municipal afin d’entrer dans le dispositif en septembre 2014.